Explosion de la livraison ultra-urbaine
2021 aura été marqué par une mise en lumière du secteur des Transports et de la logistique urbaine : acheminement du vaccin COVID-19, avarie de l’Ever-Given, porte-conteneurs de 400 mètres, bloqué dans le canal de Suez, pénurie de chauffeurs routiers, blocage à Douvres… Une année où l’acheminement de marchandises est devenu central aux heures de confinement.
Les modèles de productivité et de rentabilité des flux ont alors été repensés afin d’optimiser les maillons du premier et dernier kilomètre en conjuguant respect environnemental et réduction des délais de livraison.
Toute la chaîne logistique est alors impactée : préparation, stockage, transport et livraison.
FOCUS sur la livraison urbaine – Quelques chiffres :
- 30% de la pollution urbaine est générée par des flux logistiques
- 20% de la circulation urbaine est le fruit des flux logistiques
Selon la définition du cabinet Roland Berger, « la logistique urbaine regroupe l’ensemble des flux physiques et des flux d’informations permettant l’acheminement dans les meilleures conditions des marchandises à destination ou en provenance des métropoles ».
2021 aura également été une année de prise de conscience des effets collatéraux engendrés par la livraison urbaine et l’explosion de la e-consommation alimentaire (+100% en période de confinement). De plus en plus soucieux de l’origine et du mode de production des produits, le consommateur final s’attache également aux solutions de livraison déployées. Celles-ci doivent être vertes, durables, et apportées souplesse et flexibilité à la circulation urbaine.
Évolution des modes de livraison
Aujourd’hui peuplées d’une population d’actifs CSP++, dont le temps est limité, les métropoles sont le terrain d’expérimentation de solutions dernier kilomètre et de livraison urbaine dite « d’ultra proximité ». Deux objectifs demeurent :
- Livrer rapidement : gagner en productivité ;
- Livrer à bas-coût : gagner en rentabilité ;
Livraison urbaine et réglementation
La lutte contre les nuisances sonores, la réduction drastique de la pollution ainsi que la nécessité de fluidifier la circulation urbaine orientent et durcissent les politiques de la ville ayant un impact considérable sur les moyens de livraison. Aussi, la Loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) qui vit le jour en 2019 prévoit la fin de la vente des véhicules type essence et diesel d’ici 2040. Certaines municipalités précurseurs en la matière, tel que Paris, ont acté la fin de la circulation des véhicules diesel pour 2024 et la fin de la circulation des véhicules essence d’ici à 2040.
Les PDU (plans de déplacements urbains), visant à fluidifier la circulation dans les centres urbains, réglementent également les livraisons des centres villes : restriction de circulation dans certaines zones urbaines (ZFE), péages urbains pour le fret, définition de créneaux horaires de livraison.
L’éco-système de la logistique en est alors chamboulé et doit se ré-inventer : mettre en place des solutions qui allient productivité, rentabilité et éco-responsabilité. Des solutions dites « douces » fonctionnant grâce aux énergies alternatives : hydrogène, gaz naturel ou électrique. Des solutions flexibles, grâce à des véhicules de petits gabarits facilitant la chaîne du dernier kilomètre urbain.
Livraison urbaine et logique foncière
Face aux différentes réglementations environnementales, transporteurs et logisticiens doivent repenser leur logique d’approvisionnement en créant une dynamique dite de « circuit court ». Vient alors la nécessité de créer des structures d’approvisionnement, type entrepôt, au sein même des centres urbains, au plus proche du consommateur final. Néanmoins, ils font face à une réalité foncière contraignante : coût du m², difficulté de libérer de vaste surface, flux de transports vécu comme une nuisance par les populations locales.
La mutualisation des espaces pour une logistique urbaine multimodale plus efficace
Confrontés à cette réalité immobilière les différents acteurs de la chaîne logistique s’organisent et unissent leur savoir-faire et leurs expertises. Aussi, des infrastructures logistiques innovantes voient le jour à l’image de La Chapelle Internationale à Paris : ferroviaire, routier et entreposage se partagent un entrepôt afin d’assurer la distribution de marchandises au cœur de Paris. Ces plateformes multimodales se multiplient en Europe. L’objectif : gagner en rentabilité en se partageant les coûts, gagner en souplesse et en productivité grâce à des petits véhicules de livraison pouvant assurer de multiples tournées au cours de la même journée, répondre aux exigences environnementales.
Logistique urbaine des produits alimentaires
Le transport des produits alimentaires est réglementé par une instance spécifique, le Cémafroid. Celui-ci détermine les conditions de transport et de stockage des produits alimentaires en fonction de leur typologie :
- Produits frais ;
- Produits surgelés ;
- Produits secs ;
Chaque typologie est donc soumise à une obligation spécifique de maintien en température. Aussi, les produits frais doivent-ils être maintenus entre +2°C et +4°C afin que la sécurité alimentaire soit garantie au consommateur final. Cette nécessité de maintien s’intitule la chaîne du froid. Aucune rupture de cette chaîne n’est alors légalement tolérée. La livraison urbaine n’échappe pas à cette obligation légale : le respect de la chaîne du froid des produits alimentaires.
Règlementation transport des denrées alimentaires
Enfin, le transport des denrées périssables est un segment de la logistique encadré par une réglementation appliquée et diffusée par le Cémafroid. Cette réglementation a pour objectif d’assurer l’hygiène alimentaire et la sécurité sanitaire. Conformément aux articles R.231-45 et R231-46 du code rural et de la pêche maritime « les engins de transport de denrées périssables doivent être choisis dans des catégories et classes d’engins permettant de respecter pendant toute la durée du transport les températures de conservation fixées pour les différentes catégories d’aliments ».
Aussi, une attestation de conformité est donc requise, ATP (Attestation pour le Transport des denrées Périssables) pour le transport à température dirigée de denrées alimentaires :
- Transport de tout aliment à l’état réfrigéré ou congelé sur une distance depuis le lieu de chargement supérieure à 80 km avec rupture de charge.
Les attestations délivrées lors de l’achat de votre engin isotherme est alors valable pour une durée de 6 ans. Au-delà, votre attestation doit faire l’objet d’un renouvellement tous les 3 ans.
L’augmentation de la e-consommation de produits alimentaires a donc fait émerger de multiples problématiques : être en adéquation avec les lois mobilité, se positionner sur une offre ultra-concurrentielle (rapidité et bas coût de livraison) tout en respectant la réglementation en vigueur.
L’évolution des politiques urbaines : diminution des nuisances sonores, réduction des émissions de CO², assouplissement des flux urbains vont entraîner une raréfaction de certains véhicules dans les zones à faible émission. Les camions frigos vont donc être marginalisés dans ces ZFE : bruyants, difficilement combinable avec une énergie électrique, il est fort probable qu’ils cèdent le pas à des véhicules alternatifs hybrides.
Dans ce même contexte, l’acheminement doux à température dirigée se structure et propose d’ores et déjà des solutions isothermes durables, rentables et recyclables. Les BOX et les ROLL isothermes n’en demeurent pas moins, des technologies permettant de combiner les températures et mutualiser les transports : gain de coûts, réduction de l’empreinte carbone et assouplissement des flux marchands urbains. Le trio gagnant des logisticiens qui assurent les livraisons de produits alimentaires.