Chaîne du froid & HACCP : le suivi des températures pour une sécurité alimentaire optimale
5 novembre 2024 par Edina GÁLFI
2 novembre 2023 par Edina GÁLFI
Les troubles musculo-squelettiques sont particulièrement fréquents dans le secteur de la logistique et représentent un véritable enjeu humain, social et économique. L’amélioration des conditions de travail des salariés a un impact non négligeable sur la productivité et la performance d’une entreprise logistique. Les flux peuvent donc être traités sans incidents et sans nuire à la qualité de service et à la réactivité recherchées par l’entrepôt évitant ainsi une rupture de la chaîne logistique.
Entreposage, picking, colisage sont les activités logistiques les plus exposées aux TMS : réceptionnaires des livraisons, préparateurs de commandes, chargés de maintenance machine, chargeurs et caristes sont en première ligne.
D’après Santé Publique France, les troubles musculo-squelettiques « recouvrent un large ensemble d’affections de l’appareil locomoteur, pouvant être provoquées ou aggravées par l’activité professionnelle. Ils se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle plus ou moins importantes mais souvent quotidiennes. »
L’assurance maladie, régime général et régime agricole, met à disposition un référentiel, Tableau n°57, intitulé « Affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures » qui permet d’identifier les traumatismes bénéficiant d’une protection sociale.
Il est important de préciser que les TMS ne sont pas forcément d’origines professionnelles et peuvent trouver leur source au travers de multiple pathologies : grossesse, maladie endocrinienne, activités extra-professionnelles..
Certains facteurs, hors professionnels, favorisent également le développement des TMS : avancée en âge, diabète, obésité, rhumatisme inflammatoire, insuffisance thyroïdienne, sont de véritables points de vulnérabilités.
Dans le cadre de l’activité professionnelle, les opérations de nature physique liées aux contraintes biomécaniques sont essentiellement en cause : répétitivité d’un mouvement, posture extrême (bras au-dessus des épaules), contrainte articulaire (torsion d’un poignet), vibration, choc thermique…
Douleurs musculaires, tendinites, lombalgies, cervicalgie, syndrome du canal carpien, épicondylite latérale au coude. Voilà quelques affections qui font l’objet d’une reconnaissance en TMS.
Les TMS touchent majoritairement la partie supérieure du corps : épaule, coude, poignet, cervicales et dos. Les pathologies des membres inférieures sont minoritaires quoiqu’existantes.
Quelques chiffres
En quoi est-il nécessaire de redoubler de vigilance dans un environnement de travail naturellement hostile à l’humain ?
Un environnement de travail est considéré froid pour toute température de l’air inférieure à +15°C. La température des entrepôts logistiques de la Grande Distribution varie entre -26°C (zone d’entreposage et de préparation des produits surgelés) et +4°C (zone d’entreposage et de préparation des produits frais. Température également observée l’hiver à quai).
Il est donc indispensable d’équiper les opérateurs en conséquence. Vêtements thermiques, chaussures isolantes, protection mains et têtes, parfois même cache-nez. Les solutions ne manquent pas. Ces équipements professionnels sont soumis à des normes. Leur efficacité fait donc l’objet de vérification en conformité.
Au froid, s’ajoute le taux d’humidité. Ce dernier doit être mesurer afin de déployer des solutions efficaces pour protéger les salariés et éviter que les sols ne gèlent.
La pénibilité de cet environnement de travail froid est reconnue. Aussi, évoluer dans un environnement de travail à -26°C, nécessite une organisation de travail spécifique : 90 minutes d’intervention sont suivies de 30 minutes de temps de pause.
De plus, les salariés exposés à plus de 900h par an à une température inférieure à +5°C sont susceptibles d’acquérir des points crédités sur un compte personnel de prévention (C2P).
Enfin, ne pas oublier que la responsabilité du Directeur d’entrepôt est engagée dès lors que la sécurité des employés l’est également.
Outre la posture de travail et la gestuelle des opérations de manutention, il est important de rappeler que la maintenance préventive des équipements est primordiale afin de garantir leur fonctionnalité et leur conformité.
Manutention manuelle répétitive et port de charges lourdes sont les deux principaux facteurs déclencheurs de TMS. Apprendre à gérer sa posture et à s’équiper de « robot-support » paraît, aujourd’hui, indispensable.
Conteneur, chariot, transpalette, lève-personne, sont autant d’appareillage nécessitant des actions de tirer-pousser de la part des opérateurs. La norme NF X35-109 a donc été créée afin d’encadrer cette pénibilité et de limiter accidents et traumatismes physiques dans le cadre du travail. Elle fixe l’intensité maximale des forces humaines à déployer. Celle-ci est alors calculée en fonction de la force initiale nécessaire afin de mettre en mouvement l’équipement cumulée à la force nécessaire pour maintenir l’appareil en mouvement.
Le risque représenté par ces actions de tirer-pousser est également alimenté par :
Il est fortement recommandé, pour tout gestionnaire d’entrepôt, d’encourager les opérateurs à passer le Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité.
Piste explorative. Les actions de « tirer-pousser » provoquent, au-delà de l’usure physique, une véritable fatigue voire un épuisement de l’opérateur. Le poids et la répétitivité du mouvement finissent par le lasser ayant un impact certain sur son engagement et par extension sa productivité. Aussi, il existe des solutions supports afin de le soulager dans ses tâches manutentionnaires quotidiennes. Du simple transpalette au chariot élévateur, une large palette d’équipement complémentaire sont aujourd’hui disponibles sur le marché.
Un audit de l’ergonomie des postes de travail permettra d’optimiser les mouvements et déplacements inutiles, véritables freins aux performances d’une entreprise. Sans parler de l’effet facilitateur que cela apportera aux équipes de manutention. Un audit est un bon moyen de faire le bilan et de déployer des axes d’amélioration et des actions correctives-préventives bénéfiques à la productivité ainsi qu’au bien-être des salariés.
Afin de limiter les risques de TMS au sein d’un entrepôt logistique réfrigéré, il semble judicieux de porter une attention particulière aux trois points ci-dessous :
Connaître son environnement de travail et le sécuriser :
S’équiper en conséquence :
Organiser son temps de travail :
En conclusion, se préoccuper des TMS au sein d’un entrepôt logistique c’est également une opportunité pour améliorer les process logistiques en rendant un système plus performant, plus vertueux et plus responsable. C’est maximiser l’utilisation des outils et le savoir-faire des opérateurs.