Chaîne du froid & HACCP : le suivi des températures pour une sécurité alimentaire optimale
5 novembre 2024 par Edina GÁLFI
5 novembre 2024 par Edina GÁLFI
Dans le secteur de la grande distribution, le suivi des températures dans la chaîne du froid est essentiel pour garantir la sécurité et la qualité des produits alimentaires. Un suivi rigoureux des températures tout au long du processus de distribution permet de prévenir les non-conformités, d’éviter les pertes alimentaires et d’assurer la satisfaction des consommateurs. Avec des réglementations strictes et des attentes croissantes, il est nécessaire de mettre en place des solutions efficaces pour le suivi des températures.
Le respect des réglementations européennes est une obligation pour tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Le règlement (CE) n° 852/2004 et le règlement (CE) n° 183/2005 imposent aux entreprises d’adopter une approche systématique pour assurer la sécurité des aliments, notamment à travers la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). Cette approche vise à identifier et à contrôler les dangers critiques liés à la sécurité alimentaire.
Pour les distributeurs, cela signifie, entre autres, une obligation de contrôler les températures à chaque étape du processus logistique. Ce suivi s’articule autour de plusieurs éléments clés :
Le suivi des températures peut être réalisé manuellement ou de manière automatisée. Chacune de ces méthodes présente des avantages spécifiques.
Le contrôle manuel des températures est une méthode traditionnelle utilisée dans la grande distribution. Il repose sur des relevés réguliers effectués à l’aide de thermomètres à sonde conformes aux normes EN13485 et EN13486.
Ces relevés sont ensuite consignés dans des fiches de relevés de température HACCP, qui incluent des informations détaillées telles que le nom du responsable, la température relevée, la date et l’heure du relevé, ainsi que les mesures correctives prises en cas de non-conformité. Les feuillets de relevé sont mensuels et doivent être archivés en cas de contrôle des autorités compétentes.
A noter que les thermomètres à visée infrarouge ou laser ne sont pas en conformité.
Il existe actuellement 4 types de sonde :
A noter que les principes de fonctionnement, les plages de mesure, les temps de réponses, la stabilité à long terme et le coût sont différents d’un type de sonde à l’autre. Le secteur de la distribution alimentaire favorise l’usage des sondes semi-conducteurs, les sondes thermocouple et les sondes RTD.
En amont et en aval, la sonde doit avoir fait l’objet d’une désinfection préalable en utilisant un produit agréé contact alimentaire. Pour les denrées alimentaires conditionnées, sous vide ou sous atmosphère protectrice, l’effraction du conditionnement entraînera une destruction du produit.
Si toutefois, la prise de température à cœur n’est pas possible, une mesure au contact de l’emballage est acceptée. Quels sont les seuils d’alerte ? Pour une prise de température au contact de l’emballage, un écart maximum de ≃ 2°C est toléré. Pour une prise de température à cœur, l’écart toléré est de ≃ 1°C. Le respect de ces seuils permet de prévenir les non-conformités.
Les avancées technologiques permettent aujourd’hui d’utiliser des capteurs de température connectés pour un suivi automatisé des températures. Ces capteurs sont utilisés afin de mesurer les variations de température à l’intérieur des cellules froides de transport et de stockage. Il s’agit donc d’enregistreurs de température de l’air. Ils offrent une surveillance continue en temps réel et à distance 24H/24 et 7J/7.
Le suivi rigoureux des températures joue un rôle central dans la gestion de la chaîne du froid. Les avantages sont nombreux et contribuent directement à la sécurité alimentaire et à l’efficacité opérationnelle des distributeurs.
Le suivi des températures dans la chaîne du froid est un processus essentiel pour assurer la qualité et la sécurité des produits alimentaires dans la grande distribution. En intégrant des technologies modernes, en formant le personnel et en effectuant des audits réguliers, les distributeurs peuvent minimiser les risques de non-conformité, réduire les pertes alimentaires, et garantir la satisfaction des consommateurs. La maîtrise de la chaîne du froid n’est pas seulement une obligation réglementaire, c’est aussi un avantage concurrentiel qui peut faire toute la différence sur un marché de plus en plus exigeant.